Justice, travail, retraites…
invité de RTL ce matin, le premier ministre a précisé le calendrier de
ses premières réformes et promis de nouveaux chantiers. Pour le premier
ministre, la «nouvelle façon de gérer notre pays» qu’inaugure Nicolas
Sarkozy permet en effet au couple exécutif de former «une équipe qui
est sans doute l'équipe la plus soudée que la Vème République aura
connue».
- Justice : un plan de sécurité des tribunaux d’ici un mois
Au
lendemain de l’agression d’un magistrat à Metz, François Fillon annonce
que la ministre de la Justice, Rachida Dati, «a un mois pour présenter
un plan pour améliorer la sécurité des tribunaux». Mais pour le premier
ministre, «si on veut avoir des tribunaux modernes […] et des moyens
pour assurer la sécurité de ces tribunaux, dans le contexte budgétaire
qui est le nôtre, il faut accepter de revoir la carte judiciaire et de
faire les réformes de fond». Parmi ces réformes, il estime qu’il faut
notamment regrouper des tribunaux ».
- Heures supplémentaires : aucune taxe
Travailler
plus pour gagner plus. La mesure phare du candidat Sarkozy coûtera «2,5
à 3 milliards d’euros», estime François Fillon, qui précise toutefois
que cela dépendra du nombre d’heures supplémentaires. La plupart des
experts, qui s’appuient sur les 900 millions d’heures supplémentaires
par an recensées aujourd’hui, évoquent plutôt le chiffre de 5 milliard
d’euros. Pour le premier ministre, ce coût est justifié : cette mesure
doit en effet «répondre aux deux principaux problèmes de la société
française sur le plan économique: le pouvoir d'achat insuffisant et le
déficit d'heures travaillées». Quant à sa mise en œuvre, elle est «très
simple: il n'y aura pas d'impôt sur le revenu pour les heures
supplémentaires», et pas non plus de charges salariales
supplémentaires. En butte aux critiques de Bruxelles, qui souhaiterait
que Paris réduise ses déficits, le premier ministre a assuré que
l’objectif de passer sous la barre des 60% du PIB en 2012, contre 64,5%
fin 2006, serait «tenu».
- Retraites : la réforme des régimes spéciaux en 2008
Autre
grande réforme promise par le candidat Sarkozy, la remise à plat des
régimes spéciaux de retraites, qui concernent 500.000 actifs et 1,1
million de retraités. Pour François Fillon, ils constituent
«l’injustice la plus criante» dans la question des retraites. Le
premier ministre a répété que cette réforme serait engagée en 2008. Le
premier ministre a par ailleurs expliqué qu’il comptait «mettre la
pression sur les entreprises pour qu'elles gardent leurs salariés
jusqu'à l'âge de la retraite». Le premier ministre n’a pas hésité à
faire planer la menace d’une hausse des cotisations retraites si les
entreprises ne changent pas de comportement vis-à-vis des seniors.
- Institutions : réformer le financement des partis
Interrogé
sur l’action des UDF ralliés à la majorité présidentielle, et obligés,
à l’instar d’Hervé Morin, de maximiser leurs candidatures aux
législatives pour se constituer un financement public, François Fillon
a estimé que c’était un signe que le financement de la vie politique
n’était plus «adapté». «Je proposerai qu’on le modifie», a-t-il lancé,
sans plus de précisions. Il a également assuré que «l’engagement» du
candidat Sarkozy a confier à l’opposition la présidence de la
commission des Finances de l’Assemblée serait «tenu», mais dans le
cadre d'une «discussion globale» sur la modernisation du travail
parlementaire. Jean-François Copé a d’ailleurs été saisi d’une mission
de réflexion sur le sujet, a annoncé François Fillon.